En Une: Erbil, manif traditionnelle kurde pour le 1er mai (photo Ph Rochot 1974)
L’été dernier, la France et les Etats-Unis étaient sur le point de frapper des positions de l’armée syrienne pour punir le régime de Bachar el Assad d’avoir utilisé des armes chimiques contre les rebelles dans la Ghouta de Damas. Barak Obama avait fini par renoncer, mais la France était sur le point de suivre le mouvement et donc de prêter main forte aux différents groupes rebelles combattant le pouvoir syrien. Aujourd’hui il n’est plus question de frapper les positions de l’armée syrienne qui rend finalement service à l’occident en tenant tête aux djihadistes…
L’enjeu se situe à présent plus à l’est, aux limites du Kurdistan irakien que l’on disait pourtant bien protégé par les « peshmergas », les guerriers kurdes..
Les chasseurs bombardiers américains ont commencé de frapper les positions des combattants de « l’Etat islamique en Irak et au Levant » pour freiner leur avancée fulgurante vers Bagdad et vers le pays kurde à 30 km d’Erbil. Mais le mal est déjà fait et les témoignages sont alarmants : exode de dizaine de milliers de chrétiens comme ceux de Karakoch, la plus grande ville chrétienne d’Irak, fuite et exécutions parmi les populations « Yezidis », minorité d’Irak qui a le tort de pratiquer un culte antérieur à la naissance de l’islam, destruction des édifices religieux étrangers à l’islam sunnite. C’est toute la mosaïque des minorités irakiennes qui faisait la richesse du pays que l’EIIL est en train de détruire.
A l’ouest de ce pseudo Etat islamique en train de naître, on trouve le Liban et la ville stratégique d’Ersal, pratiquement en état de siège. Car le but des djihadistes est de prendre en tenaille les forces de Bachar el Assad en occupant cette position clé. Pour l’heure, les djihadistes de l’EIIL se sont retirés face au sursaut de l’armée libanaise mais il est clair qu’ils reviendront. Tout se passe comme si rien ne pouvait arrêter la percée de l’Etat islamique qui fait régner terreur, sectarisme, obscurantisme et impose sa loi à mesure qu’il gagne du terrain.
Quand on sait que ses pourvoyeurs de fonds et d’armement, l’Arabie saoudite et le Qatar sont aussi les amis de l’Amérique et de la France, il y a sans doute moyen de freiner la montée en puissance de cet embryon d’Etat maudit.
Philippe Rochot
Il manque une armée permanente de l’ONU capable de faire face à ce genre de situation sur mandat du conseil de sécurité. Je ne vois pas la Chine ou la Russie s’opposer à la lutte anti-terroriste vu les problèmes qu’ils connaissent sur leur propre territoire…
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