Entre Pérou et Colombie : les peuples Secoya vus par Jacques Desplats. Expo Paris, tour Saint-Jacques.

A l’heure où nos modes de vie sont régulièrement remis en question, nous regardons souvent vers les populations indigènes d’Amazonie pour envier leur rapport à la nature, leur comportement face à la vie animale et leurs traditions. L’exposition de photos de Jacques Desplats sur les grilles de la tour Saint-Jacques à Paris nous en fournit un bel exemple, sauf qu’à la fin des années 1970 où ces images ont été prises, ce modèle n’était pas une référence.

Jeune femme secoya. 1978 / @Jacques Desplats droits réservés.

Le photographe a passé une année chez les peuples Secoya du Pérou aux côtés de l’ethnologue Jurg Gashé dans le village de Bellavista. Secoya veut dire « rivière peinte » dans la langue locale. Hommes, femmes et enfants aiment en effet se peindre le visage avec les plantes locales. En 1978, cette petite communauté ne comptait qu’une centaine de membres.

Enfants Secoya dans la grande chacra (jardin). Photo Ph. Rochot et @Jacques Desplats droits réservés.

Jacques Desplats a surtout photographié leur vie quotidienne, leur comportement face à la nature, leurs coutumes, leurs habitudes alimentaires. Il en ressort des images très sensibles et très humaines. Il étudie notamment la tradition de la culture sur brûlis et la régénération de la forêt.

La défriche brûlis chez les Indiens Secoya. / @Jacques Desplats droits réservés.

Cette méthode, qui consiste à mettre le feu à la forêt pour fertiliser les sols et que naissent de nouvelles pousses, n’est pas vraiment écologique mais elle est encore très pratiquée dans le monde entier et en particulier en Amazonie, la plus grande forêt de notre planète. Grâce à cette pratique, les Secoya peuvent vivre en autonomie totale. Chaque homme défriche une parcelle de forêt pour y installer un nouveau jardin (chacra) qui nourrira sa famille un an plus tard. Ce jardin est cultivé par les femmes qui plantent bananiers, manioc, ananas, canne à sucre. Les familles changent de domaine tous les sept ans.

Femme secoya : 1978 / @Jacques Desplats droits réservés.

Les Secoya entendent bien défendre leur mode de vie et leur territoire face aux menaces des exploitations pétrolières qui grignotent chaque année un peu plus de terres…

Peintures de visages chez les Secoyas. 1978 / @Jacques Desplats droits réservés.

L’exposition, coproduite par la ville de Paris et l’association Esprit Minga est visible sur les grilles de la tour Saint-Jacques jusqu’au 21 novembre. Elle vise autant à nous sensibiliser aux problèmes d’environnement qu’à nous faire découvrir l’œuvre du photographe Jacques Desplats, né en 1951 et décédé à l’âge de 43 ans, sans que son travail n’ait été reconnu de son vivant.

Philippe Rochot

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