Il fallait être naïf pour penser que le rassemblement de soutien à Hervé Gourdel et aux victimes de Daech allait attirer autant de monde que les manifestations de soutien à la population de Gaza en juillet dernier. Un millier de personnes pas plus, se sont retrouvées place de la République à l’appel d’une trentaine d’organisations.
Mélange hétéroclite qui a plutôt bien cohabité. Car il y avait là les Kurdes du PKK brandissant le portrait d’Abdullah Ocalan (qui purge une peine de prison à vie en Turquie), la coordination « Chrétiens d’Orient en danger », des représentants de l’Union des Etudiants juifs de France, l’Association des Victimes du Terrorisme et des personnalités aussi diverses que l’incontournable Marek Halter qui côtoyait le turbulent imam de Drancy Hassen Chalghoumi, très contesté au sein de la communauté musulmane.
Le portrait d’Ocalan domine la manifestation (Ph Rochot)
Une seule pancarte en mémoire d’Hervé Gourdel, la même d’ailleurs qui a servi devant la mosquée de Paris vendredi dernier…Mais d’autres écrits plus violents étaient brandis devant la statue de la République : « la France doit agir, Inaction coupable, non à la barbarie… » Dans les discours une femme se détache des personnalités : Latifa Ibn Ziaten, mère de celui qui fut la première victime de Mohamed Merah, en 2012 à Toulouse et qui lance : « J’espère que dans les cités, le gouvernement va faire quelque choser pour empêcher nos jeunes de partir ».
Agnès B au rassemblement: une manif qui pour elle fait partie de son combat humanitaire (Ph Rochot)
Le rassemblement se termine par la Marseillaise au bout d’une heure à peine mais il faut partir et laisser la place à d’autres manifestants : une centaine d’Africains qui montent le boulevard Beaumarchais en brandissant des pancartes hostiles au président guinéen Alpha Condé.. . Les médias diront ce soir que la France s’est mobilisée : pas vraiment ça !
Philippe Rochot
« Selfie » d’un participant à la manifestation. Pour ne pas oublier (Ph Rochot)