Les larmes du seigneur afghan en BD ou les coulisses d’un reportage en Afghanistan… Ph Rochot…

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Une employée de l’ONU débarque en mini-jupe à l’aéroport de Kaboul… Les croyants votent dans un village pour savoir si le mollah peut donner une interview à la journaliste étrangère qui depuis dix ans vient régulièrement filmer les changements dans la vie des habitants de Dasht e Qaleh… Le chauffeur qui la ramène à Kaboul lui demande 500 dollars de plus en cours de route alors qu’elle ne les a pas… Ces anecdotes ne se trouvent  pas dans le documentaire de Pascale Bourgaux, mais dans la bande dessinée qui vient avantageusement compléter ce reportage de longue haleine réalisé à travers un personnage attachant : Mamour Hasan. L’album intitulé « les larmes du seigneur afghan » permet au reporter de compléter son sujet, d’y introduire des histoires parallèles qui n’apparaissent pas dans le reportage mais qui sont pourtant essentielles à la compréhension du conflit. La BD devient pour elle l’occasion de livrer ses états d’âme de journaliste dans une zone de conflit, à des milliers de km de son tout jeune enfant. Faire ce genre de reportage dit-elle en bulle dans son dessin, c’est « prendre le risque de perdre la vie alors qu’on vient de la donner ».

Afghanistan les larmes du seigneur afghan P bourgaux (1)

La Bande Dessinée est devenue un must pour un reporter de terrain. Elle permet de dire et de raconter ce qu’on n’a pu enregistrer , faire jouer ses fantasmes et son imagination, raconter les coulisses du voyage. Chaque auteur, écrivain ou journaliste éprouve le besoin de doubler ainsi son œuvre avec des dessins copiés sur la réalité ou sortis de son imaginaire, comme si les images et les mots saisis sur le vif ne suffisaient pas, comme si une part d’ombre devait passer par le crayon et le pinceau pour apparaitre à la lumière.

Philippe Rochot

 

Photo de première page: Mamour Hasan, seigneur afghan et farouche opposant aux talibans…(c) Pascale Bourgaux.

Une réflexion sur “Les larmes du seigneur afghan en BD ou les coulisses d’un reportage en Afghanistan… Ph Rochot…

  1. « Comme si les images saisies sur le vif ne suffisaient pas… »
    Eric Bouvet me disait récemment (cf. mon post d’il y 6 jours ), qu’en écrivant « Jusqu’au bout », récit de ses semaines passées au côté des commandos russes en Tchétchénie, il avait pu « montrer » ce qu’il n’avait pu ou voulu photographier alors, et que l’étape suivante, soit l’adaptation à la scène de ce texte – devenu donc spectacle vivant – avait encore gagné en force

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