Voyage au pays de « l’axe du mal » : « Le dernier testament de Kim Jong Il » : Un livre d’Arnaud Duval.

   Philippe rochot

Image

              « Quand on va là-bas on se sent obligé de témoigner » dit d’emblée Arnaud Duval pour justifier la sortie de son livre « le dernier testament de Kim Jong Il ». Il n’est pourtant ni historien ni reporter mais il possède à coup sûr  la fibre journalistique et une curiosité qui le pousse à en savoir plus, même dans le pays le plus fermé du monde. Il donnait une conférence ce lundi 25 mars à la maison de la Chine, quelques heures avant que Kim Jong Un, le nouveau leader nord-coréen ne lance clairement la menace de bombarder les bases américaines du Pacifique.

      Image   Depuis la grande guerre de Corée qui débuta en 1950 avec l’engagement de la Chine et des Etats-Unis et se termina trois ans plus tard avec deux millions de morts, le pays vit sous le régime du « nationalisme victimaire ». La peur entretenue de l’impérialisme américain, la volonté de maintenir la nation dans une atmosphère de guerre froide permet au régime totalitaire nord-coréen de survivre.

         L’auteur a pu se rendre à quatre reprises dans ce pays classé parmi les pays de « l’axe du mal » par l’ancien président Georges Bush. Il a notamment traversé en train les provinces du nord, là où la population souffre encore de la faim. Arnaud Duval raconte par exemple cette anecdote . Un chauffeur de camion chinois transportant de la farine renverse un enfant qui meurt sur le coup. Bouleversé, l’homme ne sait quoi faire pour indemniser la famille et le village. Il redoute d’être lynché et propose alors de donner sa cargaison. La population n’en espérait pas tant. Le chauffeur chinois est accueilli comme le messie ; on se prosterne devant lui alors qu’il vient de tuer un enfant.

          L’auteur décrit aussi ces villes de Corée du nord où l’électricité ne fonctionne qu’une heure ou deux par jour. Impossible de parler à la population sans s’exposer à des représailles et sans menacer la sécurité même des gens. Arnaud Duval décrit la Corée du nord comme un pays où « tout est fait pour que vous ne voyiez rien. On dirait que les gens sont des acteurs, qu’ils jouent un rôle… »

Image

Il constate aussi la rigidité de la société divisée en trois classes : les fidèles au régime, les « utiles », les indésirables…Mieux vaut ne pas appartenir à cette dernière catégorie. La culpabilité d’un homme s’étend sur trois générations. Un gamin sera rendu coupable des « crimes » de son grand-père durant toute sa vie.

Arnaud Duval mêle habilement son témoignage personnel à l’histoire du pays pour aboutir à la situation présente. Faut-il avoir peur des gesticulations de la Corée du nord ? Les Chinois seraient en mesure de mieux contrôler les agissements du « pays du matin calme » mais gardent cela comme un atout face aux Américains.

Image

La réunification des deux Corées ? Elle est souhaitée des deux côtés mais elle aurait un coût financier énorme pour le sud. Le nucléaire ? le régime nord-coréen voulait que le pays soit déclaré puissance nucléaire en 2012 pour marquer le centième anniversaire de la naissance du « grand leader » Kim il Sung. C’est aujourd’hui chose faite…

 Philippe Rochot

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s